BlogCinémaLittératureMusique

SAMMY DECOSTER – ON THE ROAD

« Je suis resté assis immobile pendant plusieurs heures, afin de mieux absorber le paysage, ou plutôt pour me laisser absorber par le paysage. Vous ne devenez pas le paysage, c’est lui qui devient vous. » Jim HarrisonLa route du retour

Sammy a des origines flamandes. Decoster.

Il a vécu dans la banlieue parisienne, ensuite un petit tour par Lille et enfin vers Grenoble pour se rapprocher du Vercors. Le massif du Vercors, qui est un mystère, une énigme, endroit extrêmement sauvage, configuré comme une forteresse naturelle et escarpée. C’est peut-être dans cet espace minéral et végétal que tient le mystère Sammy Decoster, son imaginaire américain.

A l’âge de sept ans il est happé par Elvis Presley. Juste une photo sur une cassette suffit à l’enflammer. Et la découverte de sa voix :  » c’était sa période gospel, juste après l’armée… ». Il est alors attiré par le Grand Ouest. Les films et les musiques de western… Avant son premier album, Tucumcari, il traverse en voiture une partie des États-Unis. Là où c’est sauvage, avec des paysages aveuglants, étourdissants, à perte de vue… Ca a été une révélation ; et désormais où qu’il soit c’est comme s’il écoutait les Palace Brothers en Auvergne et Françoise Hardy en Arizona. Il est aussi allé au Nouveau-Mexique à Santa Fe et a vécu une expérience particulière dans son sommeil : comme des hallucinations, des chants d’indiens, le bruit des chevaux, une ambiance Amérindienne… tout cela est resté gravé dans sa mémoire.

Pendant longtemps il n’écoutait que des chanteurs morts. A 14 ans le grunge déferle sur le monde et Sammy se met alors à écouter Sonic Youth, Nirvana dont le chanteur Kurt Cobain rejoindra bientôt les disparus…

Il monte un groupe avec des copains, fait pas mal de reprises, notamment The Shadows avec le titre Apache.

En 2001 il participe comme guitariste au deuxième album du groupe Ultra Orange, il forme aussi le duo Facteurs chevaux.

Dans ce clip Sammy à un petit air d’Elvis…

Imprégné de littérature américaine Jim Harrison trône en figure tutélaire dans son panthéon des écrivains, et le roman Dalva en est le sommet.

En 2019, le cinéma s’invite dans son univers. Une boîte de production l’informe que son titre « Je veux être à vous » de son album Sortie 21, fera parti de la bande son du film Perdrix du réalisateur Erwan Le Duc.

« Quand je compose, en général ça part d’une mélodie qui me vient d’une guitare, puis je trouve 2-3 phrases et ça démarre… ». Pour son dernier E.P « Seul » il a épuré au maximum la production, balade folk où il nous entraîne dans les grands espaces. On a la sensation d’être à ses côtés lors de l’écoute de Delta, et de remonter une rivière dans le Colorado en canoë…

 » La photo de couverture a été réalisée par Bonze Chalhala Lemody lors d’une tournée dans le centre de la France, puis développée directement à l’arrière de son camion… ». Photo collodion.

Photo originale réalisée au collodion

« Je suis photographe, Je n’ai rien vu. Tout le monde veut voir. Ce que je vois n’existe pas. Ce que je vois, c’est le vide de mon studio. » Bonze

Seul a été Enregistré et mixé par Sammy Decoster – Masterisé par Pieter De Wagter- Avec: Marie Lesnik (cordes), Grégory Vivier (basse) et Antoine Pinet (batterie, percussions)

Ce qui est agréable aussi à l’écoute de la voix de Sammy, c’est d’entendre par moments celle de Joe Dassin, qui d’ailleurs est né à New York

Parallèlement à son projet solo, « L’aventure continue aussi avec Facteurs chevaux et on voudrait créer un livre-disque. On a fait pas mal de concerts notamment dans des chapelles. Nous voudrions raconter nos chemin de traverses, avec des anecdotes de tournée. » On the road again…

SZAMANKA