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JACQUES PERROTTE – VIBRATIONS

« Bien sûr je connais tes plaies, tes blessures, cyanure, Tes souvenirs ont la peau dure, fêlure, A chacun son chemin, chacun ses déchirures, Mais je les ressens comme toi. » Etienne DahoLa peau dure

Jacques Perrotte, journaliste de son état, mais musicien dans l’âme a eu mille vies culturelles. Autodidacte, inventeur permanent, sa joie de l’ailleurs l’emporte et avec cet enthousiasme, cette insouciance pour lui tout est possible (il a écrit des pièces de théâtre, inventé des jeux de société…). Là où ça me va, son quatrième album, quadrille des territoires d’émotions et de partage. Retour sur un parcours de vie pour un Portrait sensible.

S’il fallait définir une ligne de fuite pour Jacques Perrotte, on pourrait reprendre l’image d’un certain Dominique Rocheteau, footballeur, conduite de balle au pied qui perce la défense avec hargne, mais comme un artiste, un danseur, avec élégance, avec panache. D’ailleurs une chanson lui est consacrée…En le regardant, il lui a donné l’envie d’exister et d’oser être lui-même.

Une mère qui rêvait de faire partie d’une chorale, un grand-père marin qui possédait un banjo que Jacques et son frère Gilles ont massacré, le manche d’une corde à sauter en guise de micro pour chanter du Dutronc. Sa passion pour la musique se déclenche surtout quand ses cousins, Stéphane et Philippe, lui font découvrir Genesis, Polnareff...mais c’est surtout l’écoute d’un des morceaux du groupe Genesis de 9mn34s, Firth of Fifth sur l’album Selling England by the Pound, avec à l’époque la présence de Peter Gabriel, qui va le faire plonger. Il écoute 25 fois de suite la cassette en se demandant : « Mais qu’est-ce que c’est ce truc ? »

Deuxième dose plus tard avec son correspondant anglais vers l’âge de 15 ans en 1977. Il découvre en live, le tout début des Dire Straits.

Avec son ami Philippe Dauga du groupe Bijou !

Troisième dose décisive à 18 ans pour un même concert Trust et Bijou (dont il deviendra un très grand fan et bien plus tard très ami avec Philippe Dauga).

Il a alors des rêves mais en jeune homme sérieux il écoute son père et ira au-delà du bac, fera une licence. La quatrième année, c’est le début des radios libres (dans sa chambre, bien avant leur arrivée, il s’enregistrait déjà seul, créant ses propres émissions qu’il faisait écouter à l’un de ses amis dans sa voiture entre Saint Lô et Caen ). Il va alors vers son destin, il intègre Caen FM et c’est le début de la grande aventure, tout d’abord des émissions de radio puis de télé.

A Saint Lô, Bertrand, le disquaire de la Sonothèque l’initie à la musique californienne et lui fait découvrir Christopher Cross.

A 25 ans il s’achète un synthé. Il ne connait pas les notes, le solfège? Qu’importe ! Le plaisir prime avant tout et explorer l’enchante. La guitare qui lui semble inaccessible viendra bien plus tard.

Quatre albums donc, dont le dernier Là où ça me va. L’écriture des textes est partagé avec Elisabeth Alleaume. De « Chercheur d’or » à « Parle moi« , de « Le moment de se dire » à « L’instant d’après« , il y a l’urgence de vivre, celle du moment présent, de saisir la vie. Il suffit de voir la pochette de l’album : un ciel bleu, deux arbres au milieu d’un champ, l’un massif, l’autre plus fragile, quelque chose d’enraciné, de terrien, le sentiment d’être quelque part et d’y être heureux. Et surtout d’être côte à côte, ensemble.

Il sera en formule piano, guitare accompagné de vidéos au cinéma le Drakkar – Luc-sur-mer- samedi 26 février à 20h30, et le 27 mars au Tandem à Caen 16h30 pour partager son univers…

Fabien HECK