BlogLittératureMusique

TROY VON BALTHAZAR, VOYAGEUR INTRANQUILLE

Nous avions rencontré Troy Von Balthazar l’année dernière, échange qui avait fait l’objet d’un article que nous publions à nouveau à l’occasion de la sortie de son dernier album  « Courage mon amour! ».

Troy von Balthazar est définitivement un explorateur, jamais là où on l’attend, donnant l’impression d’être là alors qu’il est précisément et délibérément ailleurs. Sa musique est à cette aulne là et « Courage mon amour! » en est une fois encore l’illustration. On sent qu’il prend un malin plaisir à emprunter des chemins de traverse fussent-ils instrumentaux ou mélodiques. Il explore les sons, les place à des endroits parfois inattendus, opère des ruptures comme dans le morceau qui ouvre l’album « Black black ». De prime abord à l’écoute de l’album, on a l’impression d’une épure, d’un son plus folk que celui très rugueux des débuts et revendiqué comme tel par Troy Von Balthazar lui-même. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Si le garçon semble apaisé il sourd sous la surface ou dans les paroles une inquiétude, un trouble, un tremblement qui nous rappellent que rien n’est aussi simple chez ce musicien passionnant. Il joue avec les contrastes : le doux et le brutal, le léger et le sombre, la candeur et le cynisme, il aime les paradoxes autant qu’il les cultive comme l’oxymore contenue dans le titre « Violent summer ». En cela il est proche aussi de celui à qui il rend hommage dans  » Mister Cohen «  dont les mélodies lancinantes laissaient poindre une profonde mélancolie et la violence de tourments intérieurs.

Troy Von Balthazar avec ce soleil noir qu’est ce magnifique et dense « Courage mon amour! » continue sa route de voyageur intranquille, qui charrie toujours dans sa voix et sa musique la difficulté et la beauté d’être au monde.

We met Troy Von Balthazar last year, an exchange that was the subject of an article that we are publishing again on the occasion of the release of his latest album « Courage mon amour!
Troy von Balthazar is definitely an explorer, never where you expect him to be, giving the impression of being there when he is precisely and deliberately elsewhere. His music is like that and « Courage my love » is once again the illustration. One feels that he takes a malicious pleasure to borrow crossroads even if they are instrumental or melodic. He explores the sounds, places them in sometimes unexpected places, operates ruptures as in the piece which opens the album « Black black ». At first sight, listening to the album, one has the impression of a purification, of a more folk sound than the very rough one of the beginnings and claimed as such by Troy Von Balthazar himself. But let’s not be mistaken. If the boy seems appeased, there is under the surface or in the lyrics an anxiety, a trouble, a trembling which remind us that nothing is so simple for this fascinating musician. He plays with contrasts: the soft and the brutal, the light and the dark, the candor and the cynicism, he likes paradoxes as much as he cultivates them like the oxymoron contained in the title « Violent summer ». In this he is also close to the one to whom he pays homage in Mister Cohen whose haunting melodies hinted at a deep melancholy and the violence of inner torments.
Troy Von Balthazar with this black sun that is this magnificent and dense « Courage my love! » continues his road of intranquil traveler, who always carries in his voice and his music the difficulty and the beauty of being in the world.

Rencontre août 2020 / Meeting august 2020

Il en va de certaines rencontres comme d’une certaine pêche…elles sont miraculeuses. Celle avec le musicien Troy Von Balthazar en fait partie. Ici il sera beaucoup question d’amitié. Au départ c’est un ami musicien qui me parle de lui et de son groupe Chokebore. Je ne connaissais pas. Mon ami adore. Chokebore a fait la première partie de Nirvana en 1993-1994. Mais ce n’est pas pour ça qu’il me parle de Troy Von Balthazar. C’est à cause ou plutôt grâce à Leonard Cohen. Par rapport à notre projet fou de reprises de Monsieur Cohen. Parce que Troy von Balthazar était proche de lui. Dont acte. Nous contacterons Troy Von Balthazar grâce à la pugnacité et à la détermination de mon compagnon, artisan acharné de notre aventure de reprises. Et quelle découverte…à la fois musicale et humaine. Troy Von Balthazar est un être charmant, chaleureux, plein de vie et d’histoires à partager avec nous. C’est aussi un personnage singulier qui, tel un lac de montagne en apparence calme, immobile, recèle en dessous de sa surface toute une vie subaquatique grouillante, en mouvement, intranquille. Nous découvrirons un être de contrastes. Contraste entre son physique, cette silhouette élancée, gracile (il aurait fait un jeune premier parfait au théâtre) et ses écrits, ses compositions parfois agitées qui témoignent de quelques tourments ou turbulences intérieures. On trouve à ce propos dans son album Tigers magnifique et déchirant, cette forme de confession de sa part ou de viatique? : « I feel like hell but I look okay ». 

Some encounters are like some fishing… they are miraculous. The one with the musician Troy Von Balthazar is one of them. Here it will be a lot about friendship. At the beginning it is a musician friend who tells me about him and his group Chokebore. I didn’t know him. My friend loves it. Chokebore opened for Nirvana in 1993-1994. But that’s not why he tells me about Troy Von Balthazar. It’s because of or rather thanks to Leonard Cohen. In relation to our crazy project of Mr. Cohen’s covers. Because Troy von Balthazar was close to him. Of which we are aware. We will contact Troy Von Balthazar thanks to the pugnacity and determination of my companion, the relentless craftsman of our adventure of takeovers. And what a discovery… both musical and human. Troy Von Balthazar is a charming, warm, full of life and stories to share with us. He is also a singular character who, like a mountain lake that appears to be calm and immobile, conceals beneath its surface a whole underwater life that is swarming, moving, and intranquilent. We will discover a being of contrasts. Contrast between his physique, this slender silhouette, gracile (he would have made a young first perfect theater) and his writings, his compositions sometimes agitated that reflect some torment or turbulence inside. We find in the album Tigers, magnificent and heartbreaking, this form of confession on his part, of viaticum? « I feel like hell but I look okay ». 

Troy von Balthazar voit le jour sous les cieux perpétuellement azuréens d’Hawaii dont il partira à l’âge de vingt ans. Le jeune homme bien qu’entouré de vagues à se damner pour n’importe quel surfeur, n’a donc rien d’un « beach boy ». La plage, le surf ça l’ennuie. Lui ce qu’il aime c’est le skate-board, qu’il pratique assidûment avec ses cheveux violets. Il a alors 17 ans. Un ami lui fait découvrir la guitare qui l’attire beaucoup. Il aime les mots. Cela vient certainement de l’héritage maternel. Sa mère était professeur, elle enseignait l’écriture, il y avait beaucoup de livres autour d’elle.

Au départ il joue dans un groupe de punk rock avec trois autres copains de skate. Il écrit beaucoup de chansons. C’est du hard punk rock mais Troy trouve le groupe encore trop mélodique. Ils suivront néanmoins leur guitariste pour faire des concerts sur la côte ouest : San-Francisco puis Los Angeles. Ensuite ils monteront à quatre le groupe de rock indépendant Chokebore, au son abrasif. Chokebore dont le sens est : tirer avec un calibre, choke pouvant signifier aussi étrangler. « Un nom assez viril » comme nous confie Troy avec le sourire. Chokebore avec qui ils feront la première partie de Nirvana en 1993-1994 lors de la dernière tournée, avant la disparition tragique de Kurt Cobain. C’est Nirvana qui les a d’ailleurs contactés parce qu’ils avaient aimé leur premier album. Kurt Cobain allait jusqu’à dire que Chokebore était son groupe préféré. Troy nous confie qu’ils sont passés de 20 000 spectateurs en jouant avec Nirvana, alors qu’ils avaient 6 personnes dans le public à Los Angeles et une vingtaine à Seattle aux débuts de Chokebore!

Troy von Balthazar is born under the perpetually blue skies of Hawaii, from which he will leave at the age of twenty. The young man, although surrounded by waves to be damned for any surfer, has nothing of a beach boy. The beach, surfing it bores him. What he likes is skateboarding, which he practices assiduously with his purple hair. He was 17 years old at the time. A friend introduces him to the guitar, which attracts him a lot. He likes words. This certainly comes from his mother’s heritage. His mother was a teacher, she taught writing, there were a lot of books around her.

At the beginning he plays in a punk rock band with three other skateboarding buddies. He writes a lot of songs. It’s hard punk rock but Troy finds the band still too melodic. They will nevertheless follow their guitarist to make concerts on the west coast : San-Francisco then Los Angeles. Then they will rise to four the independent rock band Chokebore, with its abrasive sound. Chokebore whose meaning is: to shoot with a caliber, choke can also mean to strangle. « A rather virile name » as Troy confides to us with a smile. Chokebore with whom they will open for Nirvana in 1993-1994 during the last tour, before the tragic disappearance of Kurt Cobain. It is Nirvana who contacted them because they had liked their first album. Kurt Cobain went so far as to say that Chokebore was his favorite band. Troy tells us that they went from 20 000 spectators when they played with Nirvana, while they had 6 people in the audience in Los Angeles and about 20 in Seattle at the beginning of Chokebore!

Après la vie de groupe Troy Von Balthazar part vivre à Los Angeles, Berlin puis en France.

 A Los Angeles pendant un an et demi il partagera la maison de Leonard Cohen. Régulièrement ils s’entretiennent tous les deux dans la cuisine ou le jardin. Leonard Cohen en tant que musicien s’intéressait beaucoup à ce que faisait Troy, ils partageaient le goût de la musique. Les premières chansons de Troy seront enregistrées sur la guitare de Leonard. Conversations longues, amicales, chaleureuses à l’image de l’homme qu’était Leonard Cohen ainsi que Troy nous le décrit : affable, respectueux. Quand je demande avec malice à Troy s’il partageait avec Leonard Cohen des oranges et du thé venant de Chine (allusion à la chanson Suzanne) Troy saisit immédiatement et nous rions ensemble. Il rajoute « non on partageait du raisin qui venait du Mexique ». Moment précieux de connivence, délicatesse de Troy.

Mais même s’il a joué en groupe, son rêve est de prendre sa guitare, des trains vers des destinations inconnues et juste jouer de la musique, essayer autre chose.. Il dit qu’il a toujours beaucoup de musique dans sa tête. Et des mots aussi. Il nous parle de son recueil de poèmes et de textes « Caution ! Poison snake ! No entry ! » aux Editions Eidola, qu’il aura la gentillesse de nous faire parvenir. Le recueil contient aussi des photos de Mathias Malzieu ( musicien et romancier français, membre du groupe de rock Dionysos) et des illustrations de James Kroll artiste et musicien qui était le bassiste de Chokebore. Les poèmes et les textes, flash fiction écrites entre Berlin, Honolulu et la France s’articulent avec les photos et les illustrations de ces derniers. J’ai le sentiment qu’on peut les prendre indépendamment ou qu’elles prolongent les mots de Troy. Liberté du lecteur en fonction de sa sensibilité. La découverte me saisit, c’est une oeuvre singulière. Alternance de fulgurances poétiques et de ce qui pourrait être un carnet de bord, ou un journal dans lequel serait consignées sans tabou ses pensées secrètes. Je ressens en tout cas à la lecture « une inquiétante étrangeté ». Il y a un rapport très fort presque animiste aux éléments, à la nature, mais aussi à la solitude, à la création. On a l’impression d’entrevoir par moments la psyché de l’auteur et l’instant d’après elle nous échappe à nouveau. Certains textes comme « Tronconneuses » commencent comme une balade bucolique et se terminent en jeu de massacre ou « J’étais sur la plage » qui parle d’un enfant de six ans qui voit sa mère se noyer sous ses yeux. Et logé dans tout cela on trouve en page huit un joli poème, hommage délicat à Monsieur Cohen, du temps ou Troy vivait chez lui. 

Insaisissable Troy entre le très doux et le violent, la contemplation et l’intensité, le monde qui l’habite et le désir de solitude…

After the life of the band Troy Von Balthazar leaves to live in Los Angeles, Berlin and then in France.

 In Los Angeles for a year and a half he will share Leonard Cohen’s house. Regularly, the two of them talk to each other in the kitchen or in the garden. Leonard Cohen as a musician was very interested in what Troy was doing, they shared a taste for music. Troy’s first songs will be recorded on Leonard’s guitar. Long, friendly, warm conversations in the image of the man that Leonard Cohen was as Troy describes him to us: affable, respectful. When I maliciously ask Troy if he shared oranges and tea from China with Leonard Cohen (allusion to the song Suzanne) Troy immediately grasps it and we laugh together. He added « no, we shared grapes from Mexico. Precious moment of complicity, Troy’s delicacy. But even though he played in a band, his dream is to take his guitar, trains to unknown destinations and just play music, try something else. He says he always has a lot of music in his head. And words too. He tells us about his collection of poems and texts « Caution! Poison snake! No entry ! « Editions Eidola that he will be kind enough to send us. The collection also contains photos of Mathias Malzieu, (French musician and novelist member of the furious rock band Dionysos) and illustrations by James Kroll artist and musician who was the bassist of Chokebore. The poems and texts, flash fiction written between Berlin, Honolulu and France are articulated with the photos and illustrations of the latter. I have the feeling that they can be taken independently or as an extension of Troy’s words. Freedom of the reader according to his sensibility. 

The discovery seizes me, it is a singular work. Alternating poetic flashes and what could be a logbook or a diary in which would be recorded without taboo his secret thoughts. I feel in any case with the reading « a disquieting strangeness ». There is a very strong, almost animistic relationship to the elements, to nature, but also to solitude, to creation. One has the impression of glimpsing the author’s psyche at times and the moment afterwards escapes us again. Some texts such as « Tronconneuses » begin like a bucolic stroll and end in a game of massacre. Or « J’étais sur la plage » (I was on the beach) about a six-year-old child who sees his mother drowning before his eyes. And embedded in all of this is a lovely poem on page eight, a delicate tribute to Mr. Cohen, from the time when Troy lived in his house.

Photo Flavie Durou

C’est certainement ce désir de solitude qui va diriger les pas de Troy vers la Creuse. Il est passé de la fureur des grands villes (Los Angeles, Berlin) à des contrées reculées, désertées comme cette région française connue pour cela. Il a besoin de silence, de solitude pour composer. Là il ne parle à personne, la maison est isolée, aucun voisin alentour. C’est là qu’il a enregistré son dernier album, le cinquième en solo. Il travaille désormais avec le label français Vicious Circle : «Ce sont des amis, ils sont cool, honnêtes, droits».

Pendant un an il a construit son album. Il lui vient une première chanson puis il collecte les autres au fur et à mesure de ses explorations. Parfois c’est lent, parce qu’il aime expérimenter, essayer d’autres instruments, des sons différents. Il apprécie le travail de studio. Il a beaucoup aimé le travail de mixage, il a tout fait seul dans son home studio. Il vit désormais entre Angoulême et la Creuse. Il dit « Qu’il apprend beaucoup de la solitude. Mais qu’il ne faut pas non plus qu’elle s’installe trop longtemps. Pas plus de trois semaines sinon il a l’impression de devenir presque fou ». Quand on écoute sa musique on retrouve cette singularité qui irrigue ses écrits, on sent ce travail d’expérimentation. Particulièrement dans It ends like crazy, dernier album sorti en 2019. Sa voix aussi est un terrain d’exploration. Sa musique est intéressante parce qu’elle n’est pas immédiatement abordable, sous des dehors en apparence mélodique il ya des ruptures, des saillies, des aspérités, des sons étonnants presque discordants. Autant d’éléments qui la rendent passionnante parce que multiple, vous conduisant sur des chemins inexplorés. Il nous confie néanmoins «qu’il pense que peu de personnes l’écoutent, n’a aucune idée du nombre de personnes touchées par son travail». Parce que justement il a peu de retours sur ce qu’il fait. Mais on sent que ce qui l’intéresse par dessus-tout c’est le processus de création, il semble plus détaché du reste, du devenir de l’album. En apparence. Sur cet album apparaît aussi un titre hommage à Leonard Cohen. Alors on se met à superposer les deux artistes : Troy, voyageur solitaire, intranquille et Leonard troubadour aux semelles de vent, mû par une errance immémoriale que charrie toute l’histoire d’un peuple, le peuple Juif. On retrouve chez les deux hommes en tout cas une extrême sensibilité et une générosité dans la manière d’être présents aux autres. Peut-être est-ce l’apanage des grands solitaires que de savoir être proche des autres, de les comprendre, de les connaître. Avant de reprendre la route pour revenir plus tard nous raconter et partager encore des histoires de musicien, de poètes, d’hommes qui chantent et nous font sentir moins seuls.  

Sous la surface des lacs de montagne, sous les eaux sombres, il y a le trouble, il y a le tumulte, il y a la vie…

Photo Flavie Durou

Insaisible Troy between the very soft and the violent, contemplation and intensity, the world that inhabits him and the desire for solitude…

It is certainly this desire for solitude that will direct Troy’s steps towards Creuse. He went from the fury of the big cities (Los Angeles, Berlin) to remote, deserted regions like this French region known for it. He needs silence and solitude to compose. There he talks to no one, the house is isolated, no neighbors around. This is where he recorded his last album, his fifth solo. He now works with the French label Vicious Circle « friends, they are cool, honest, straight ».

During one year he built up his album. A first song comes to him and then he collects the others as he explores. Sometimes it’s slow, because he likes to experiment, to try other instruments, different sounds. He appreciates studio work. He really liked the mixing work, he did everything alone in his home studio. He now lives between Angoulême and Creuse. He says « That he learns a lot from solitude. But that it is not necessary either that it settles down too long. No more than three weeks, otherwise he has the impression of going almost crazy ». When we listen to his music we find this singularity which irrigates his writings, we feel this work of experimentation. Especially in It ends like crazy, the last album released in 2019. His voice is also a field of exploration. His music is interesting because it is not immediately approachable, underneath seemingly melodic outbursts there are breaks, protrusions, roughness, surprising sounds almost discordant. So many elements that make it exciting because it is multiple, leading you on unexplored paths. Nevertheless, he confides to us « that he thinks that few people listen to him, has no idea how many people are affected by his work ». Precisely because he has little feedback on what he does. But we feel that what interests him above all else is the creative process, he seems more detached from the rest, from the future of the album. In appearance. On this album also appears a tribute track to Leonard Cohen. So we start superimposing the two artists: Troy, a solitary traveler, an intranquilist and Leonard, a troubadour with the soles of the wind, moved by an immemorial wandering that carries the whole history of a people, the Jewish people. In any case, we find in both men an extreme sensitivity and generosity in the way they are present to others. Perhaps it is the prerogative of the great loners to know how to be close to others, to understand them, to know them. Before hitting the road again and coming back later to tell us and share more stories of musicians, poets, men who sing and make us feel less alone.  

Under the surface of the mountain lakes, under the dark waters, there is trouble, there is tumult, there is life…

Marie Frétillière

Merci à Thierry Gal-Bailly pour son aide précieuse à la traduction simultanée lors de l’interview.