Musique

SuperBravo gaieté de juillet

Il y avait de la gaieté ce soir du 11juillet. Beaucoup. Une vraie joie.
A l’occasion du premier concert de Superbravo post-confinement. C’était  un concert privé dans un bel appartement de Montreuil. Des lampions, du bon vin, des amis choisis. Une fête on vous dit. Un air de début d’été qui ose enfin s’annoncer, le désir de partager. Celui qui reçoit c’est Olivier. Sa compagne est une amie d’Armelle Pioline, une vieille complice. Ils ont d’abord pensé faire le concert en bord de Marne et puis Olivier a proposé de le faire chez lui, dans son appartement avec terrasse en bois, vue plongeante depuis l’immeuble d’en face. Et quand on y réfléchit c’est bien. C’est bien au fond que le concert se passe en ville. La ville qui a été particulièrement empêchée, enfermée avec ses habitants  évoluant dans de tout petits espaces. Plus touchés que ceux qui justement en avaient de l’espace, à la campagne ou ailleurs. Du Café de la danse qui devait inaugurer le début de leur tournée à l’appartement d’Olivier il y a ces quatre mois -confinement/déconfinement- pas exactement une parenthèse enchantée. Et c’est là que les magiciens de Superbravo entre en scène. Dans tous les sens du terme. Pour nous faire à nouveau rêver malgré tout, et nous réenchanter. On est alors rassuré de retrouver le lumineux sourire d’Armelle, la grâce de Julie, l’affabilité de Michel. Tous les trois circulent parmi les gens, ces gens qui sont aussi leurs amis pour la plupart, échangent avec eux autour du buffet avec chaleur et naturel. Et c’est donc tout aussi naturellement que le trio s’installe sur la scène-terrasse. Olivier hôte attentif leur propose à boire  du Vino Verde. Lui-même est gai, mais qui ne l’est pas à ce moment-là? Et puis nos trois magiciens commencent. Et le charme opère. Un charme qui a en plus la saveur de l’inédit. Et l’on se sent immédiatement privilégié d’être ce spectateur à ce moment précis, parmi la trentaine de personnes présentes. Les entendre jouer en live est un ravissement. Il faut voir comment Armelle se déplace, féline, vibrante avec son énergie à la fois très intense mais qui sait aussi se faire douce et caressante. Et puis il y a Julie qui, ondoyante, tellement vivante donne une autre couleur, apporte d’autres nuances au duo féminin. Elles sont toutes deux a la fois harmonieuses, dans la même synergie, et pourtant à la fois singulières. Leurs deux voix aussi se répondent : celle d’Armelle puissante et douce -oxymore de tonalités- et celle de Julie, qui tremble légèrement et vous submerge d’émotion, en particulier quand elle interprète «Chanteur». Michel est là bien sûr magicien/mage bienveillant et solaire, sorte de Merlin discret dont les accords à la guitare nous enveloppent et nous transportent. Superbravo nous offre ce soir là une ronde enchantée, une danse joyeuse à laquelle ils nous convie et qui nous fait du bien. Le groupe termine sur des morceaux du précédent album et l’entraînant « Un baiser sur ma bouche » nous embrase.  Les habitants de l’immeuble en face ont aussi ouvert leurs fenêtres pour entendre ces précieuses mélodies et de privé le concert devient public, universel. La générosité du trio déborde le cadre, Armelle salue ces spectateurs imprévus. Ce concert  qui résonnera en nous longtemps après est comme un talisman, un objet précieux que l’on garde dans sa poche. Que l’on aime à regarder et à se rappeler. Armelle, Julie et Michel des magiciens je vous dis…

Marie Frétillière