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Ennio Morricone, icône…

Dans chaque mythologie personnelle, parmi les œuvres ou les artistes qui nous ont marqué voire façonné il y en a tellement… Aujourd’hui à l’annonce de la disparition d’Ennio Morricone une image et une mélodie entêtante me reviennent en mémoire, à moins qu’elles n’aient jamais quitté mon esprit. C’est Lee Van Cleef dans « Et pour quelques dollars de plus » ouvrant sa montre à gousset telle une boîte de Pandore, qui va sceller le sort de tous les personnages. La douleur de son visage à ce moment précis fait basculer  le film dans la tragédie grecque. L’inéluctable a eu lieu, la fatalité est en marche. C’est là à mon sens le génie de l’attelage Leone-Morricone : celui de transcender les films de bandits du far-west et de mauvais garçons en films tragiques, majestueux, inclassables et indispensables. Ce furent mes premier chocs cinématographiques parce que bien sûr ils parlent de tout autre chose. C’est Homère en Amérique.Et Homère l’italien est bien sûr un monstre à deux têtes, indissociables l’un de l’autre Morricone et Leone. Alors pour m’avoir hanté avec ses mélodies déchirantes à l’harmonica respect Monsieur Morricone. Il est certain que je continuerai longtemps après votre mort d’ouvrir cette fameuse montre à gousset… mais pour le meilleur du souvenir cette fois là.
Marie Frétillière