Il existe dans la mythologie un animal, un chien géant possédant 3 têtes, gardien des enfers. Lors d’une interview un certain cinéaste Polonais Andrzej Żuławski confie : « Je suis comme un chien tenu en laisse mais sans muselière, c’est à dire que je peux mordre. » Proksima s’inscrit dans cette déclaration et dévale le courant telle une cascade à trois. Trois corps. Une voix, un mouvement, une image. Indomptées, mutiques et libres. Dans l’univers électro ce groupe féminin suisse appelle à la transe, l’émotion brute, l’amour sincère et irréversible.
Proksima c’est la rencontre entre Paola, Élodie et Anouchka. Des origines multiples. Soit l’italien, soit le français lorsque chante Paola. Cette dernière rencontre tout d’abord Anouchka danseuse, puis Elodie. Toutes les trois « se reconnaissent » dans un geste artistique déterminé et sans concession.
Paola est à la musique et au chant, Anouchka est aux paroles et à la danse, et Élodie qui apporte son regard aux leurs, pour la réalisation des clips.
Sur un titre en 2014 : » Léthé « Dominique A posera sa voix. Il est ici remixé pour ce nouvel album FORTE FRAGILITÉ. Valse immuable, mouvement perpétuel.
Toutes les trois habitent Lausanne, près du Lac Léman. Entourées de forêts, elles peuvent s’y engouffrer pendant des kilomètres des heures durant. D’où ces présences naturelles, formes de libertés qui emplissent l’univers de Proksima, spontanées, intuitives et parfois sauvages.
FORTE FRAGILITÉ est constitué de onze titres. Amour (La vague) comme une ode à Rodin, en suspens…
Sur les morceaux : « Virus« , « De loin » il est question de l’état du monde qui nous ramène à notre condition de mortel.
La ligne directrice de FORTE FRAGILITÉ : « est une histoire d’amour qui ne se laisse pas apprivoiser par l’idée du temps qui passe.. trop vite… Ce projet est porté par l’union de trois âmes qui se questionnent sur la temporalité d’ici, d’ailleurs, d’avant et d’après. »
Ecouter et voir PROKSIMA, c’est être au bord d’un précipice et laisser notre corps décider de lui-même ; s’élancer ou longer la côte dans un soleil radieux ou bien encore se perdre au loin dans l’obscurité. Une nuit sans fin à chercher la lumière, tant espérée, comme sur le dernier titre le Remix Metamorphosis II de Philip Glass.
« La nuit promet tant de réconfort après la peine. » Andrzej Żuławski – Possession
FABIEN/SZAMANKA